éclairage
Le mot « éclairage » a deux sens. Il peut
désigner soit le dispositif permettant d’éclairer (« l’éclairage
public »), soit le résultat de ce dispositif (« l’éclairage est
feutré »).
Concernant les dispositifs d’éclairage, on distingue
plusieurs domaines professionnels, qui sont regroupés au sein de l’Association
Française de l’Eclairage. On peut citer l’éclairage public, l’éclairage
intérieur, l’éclairage automobile, l’éclairage commercial, etc. Les
techniques fondamentales, au niveau des lampes, sont communes (et en constante
évolution), mais les clients et les besoins, les durées de vie des matériels,
les critères de qualité ne le sont pas.
Concernant le résultat de ce dispositif, on distingue l’éclairage
direct (lorsqu’une surface est directement éclairée par une source
lumineuse) de l’éclairage indirect (lorsqu’une surface est éclairée par
réflexion sur d’autres surfaces). Le terme dérivé « éclairement »
a un sens technique en photométrie. Mesuré par un luxmètre, il représente le
flux lumineux reçu par unité de surface.
éclairage et visibilité routière
L’éclairage public n’a pas de caractère explicitement
obligatoire en France, les documents de référence (y compris la récente
norme européenne EN 13 201) indiquent selon quels critères le
gestionnaire public doit éclairer lorsqu’il souhaite le faire.
La qualité de service de l’éclairage public n’est pas
principalement définie par des performances visuelles, mais par les usages
de l’espace public souhaités ou constatés ; à partir d’une analyse du fonctionnement
de l’espace public, on organise le réseau d’éclairage et le réseau de voirie
selon une classification. A son tour, cette classification permet de
définir des niveaux lumineux (éclairement, luminance, uniformité) à maintenir
sur l’espace considéré. L’approche de la norme européenne suit la même logique
que les recommandations de l’Association Française de l’Eclairage sur
l’éclairage des voies publiques.
Cette approche, adaptée au contexte urbain, qui rassemble
les principaux enjeux de l’éclairage public, est différente de l’approche
routière classique (visibilité de petites cibles, en anglais small
target visibility) qui fixe des seuils de performance sur la base d’une
tâche visuelle simplifiée (la détection d’un petit obstacle situé à 80 mètres
sur la chaussée, en l’absence d’éclairage automobile). Une des difficultés de
ce modèle de visibilité routière est de faire le lien entre le seuil de détection
d’un test en laboratoire et le seuil correspondant à un niveau de sécurité
satisfaisant sur la route. C’est ce qui a conduit à la définition du niveau de
visibilité (VL pour visibility level). Toutefois, le choix d’un
seuil pour VL n’a pas fait l’objet à ce jour de recherches très
poussées.
Intuitivement, on a tendance à opposer sur la route les
notions de confort et de sécurité. C’est l’objet d’un débat en
France, auquel l’AFE, le Syndicat de l’Eclairage, la Direction des Routes du
Ministère de l’Equipement et le CERTU sont partie prenantes depuis de longues
années. La question posée, qui reste à ce jour non résolue, consiste à donner
des fondements scientifiques au lien entre éclairage routier et sécurité
routière (un aspect de ce débat est le coût d’investissement, de maintenance et
de dépenses énergétiques, de l’éclairage public).
vocabulaire polysémique