Traitement de l’information
Le modèle sous-jacent dans la définition de la lisibilité
de la signalisation est celui du traitement de l’information. On
distingue plusieurs niveaux, hiérarchiquement emboîtés, dans le
« décodage » d’une information :
- le
niveau le plus bas est celui de la visibilité, qui est caractérisée par
le fait que l’observateur détecte « quelque chose », sans être
capable de spécifier ce qu’il voit (une « forme » se détache sur un
fond). On inclut dans ce niveau le fait que l’observateur voit un panneau (ce
qui est plus précis que le fait de détecter « quelque chose ») sans
pouvoir préciser autre chose sur le panneau qu’il a vu.
- Le
niveau intermédiaire est celui de l’identification de ce qui est vu (on
parle également de classification) : l’observateur est capable de
décrire ce qu’il a vu, dans des termes qui se réfèrent aux catégories de
référence de l’objet. Par exemple, il distinguera un panneau « Montauban
23 », ou un panneau rouge avec une barre blanche horizontale.
- le
niveau de la compréhension (ou de la lecture) :
l’observateur est capable de donner un sens à ce qu’il a identifié. La
différence entre les niveaux 2 et 3 est liée au fait qu’on peut identifier un
mot (par exemple, un hiéroglyphe égyptien) sans en comprendre le sens. Le
niveau 3 fait le lien entre l’objet identifié et les connaissances en
mémoire : un panneau rouge avec une barre blanche horizontale est un sens
interdit.
En termes de traitement de l’information, chaque niveau est
alimenté par le précédent : on ne peut identifier que ce qu’on a détecté,
et on ne peut comprendre que ce qu’on a identifié. Cette chaîne qui va des
stimuli jusqu’à l’interprétation sémantique correspond à ce que les
spécialistes des sciences cognitives appellent le traitement « bottom-up »
(ascendant) de l’information, par opposition au traitement « top-down »
(descendant) qui consiste à moduler les traitements eux-même et la prise
d’information en fonction de connaissances, d’attentes, d’intentions a
priori.
vocabulaire polysémique