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La notion de visibilité s’appuie d’une part sur les
sciences de la vision (vision science) et sur des notions développées
dans des domaines connexes (photométrie, psychophysique, etc.), d’autre part
sur des concepts développés dans le cadre de la vision robotique. Dans la suite
du document, on distingue ce niveau « académique » de celui des
praticiens, qui ont développé des concepts relativement spécifiques pour leurs
besoins propres (éclairagistes, ingénieurs routiers, etc.).
1. DOMAINES ACADEMIQUES
On a distingué, pour plus de clarté, deux domaines
principaux : celui pour lequel la visibilité est liée à la vision humaine,
et celui pour lequel la visibilité est liée à des systèmes artificiels (dans ce
second cas, l’usage du terme « vision » est métaphorique).
A. Sciences de la vision
On regroupe dans cette partie des aspects de la visibilité
liés à la physiologie (comme les mécanismes de la vision), à la métrologie (la
photométrie), enfin des aspects qui dépendent de la psychologie
expérimentale : la psychophysique, qui fait le lien entre stimulus visuel
et sensation ; les sciences cognitives, qui explorent des concepts
longtemps restés en dehors du champ scientifique (représentation, attention, vigilance,
etc.) ; la psychologie ergonomique, qui s’intéresse aux situations réelles
d’activité, en l’occurrence la tâche de conduite pour ce qui concerne la
visibilité routière.
B. Imagerie numérique
Parallèlement au domaine de la vision humaine, le
développement des capteurs optiques a conduit à la formation de plusieurs
champs académiques dans le domaine de l’imagerie numérique, portant d’une part
sur l’acquisition et le traitement des images, d’autre part sur la synthèse
d’images.
Dans le domaine de l’analyse d’images, la visibilité dépend
d’un système de vision artificielle formé par le capteur et par les traitements
ultérieurs de l’image. En effet, le capteur produit une matrice de mesures
(comme peuvent le faire les photorécepteurs de la rétine), mais c’est le
traitement ultérieur qui peut permettre de révéler la présence ou l’absence de
tel ou tel objet, d’évaluer sa visibilité, ou de définir une visibilité liée
aux conditions atmosphériques. Autrement dit, le capteur fournit un signal, et
l’analyse d’images lui donne un sens ; c’est par rapport à ce sens qu’on
peut définir des objets et parler de visibilité.
2. SCIENCES DE L'INGENIEUR
Les praticiens travaillant sur la visibilité dans les
domaines de la conception de la route ou des véhicules se sont donnés, chacun
dans leur domaine, des règles de l’art qui font référence, soit dans des documents
normatifs, soit dans des recommandations établies par des organismes
professionnels (AFE), nationaux (SETRA), ou internationaux (CIE).
Ces documents, qui sont en constante évolution, sont le
plus souvent des compromis entre l’état des connaissances (en général
lacunaires sur le plan scientifique), l’état des pratiques, les enjeux et les
rapports de force industriels et politiques dans les domaines concernés
(industrie routière, équipements de la route, éclairage public, industrie
automobile et équipementiers, etc.).
Les conceptions de la visibilité qui sont utilisées par les
praticiens sont aussi variées que les applications qui en découlent. Dans un
glossaire sur la visibilité routière, c’est ce niveau qui est le plus
important, car c’est celui qui permet le mieux de comprendre les discours des
acteurs et les hypothèses sous-jacentes à leur discours. Par rapport à la
visibilité, les approches académiques constituent l’arrière-fond scientifique
dans lequel les praticiens puisent leurs concepts en fonction de leurs besoins,
essentiellement pour résoudre des questions de dimensionnement.
3. SENS COMMUN