vocabulaire de la visibilité routière

photométrie

 

 



Photométrie

La lumière comme rayonnement électromagnétique peut être décrite par une distribution spectrale en unités énergétiques (par exemple des Watt) pour chaque longueur d’onde. Mais cette description ne rend pas compte de ce que voit un observateur, parce que la sensibilité des photorécepteurs de la rétine dépend de la longueur d’onde. La photométrie a été développée pour traduire et rendre mesurable l’effet de la lumière sur le système visuel, par opposition à la radiométrie qui caractérise son aspect énergétique.

La Commission Internationale de l’Eclairage a défini un « observateur de référence » dont la courbe de réponse des cônes V(λ) correspond  aux domaines photopique et haut mésopique. Dans le domaine scotopique, la fonction V’(λ) définit la courbe de réponse des bâtonnets.

Luminance Autres unités
Couleur Applications routières

Luminance

La luminance caractérise l’intensité lumineuse émise par un élément de surface dans une direction donnée (en général, en direction d’un observateur). Elle est exprimée en candela par mètre carré (noté cd/m2). Sa définition tient compte de la « courbe de réponse » des photorécepteurs de la rétine (V(λ) ou V’(λ)), ce qui permet de traduire le signal électromagnétique en signal visuel. L’appareil dédié à sa mesure est un luminance-mètre.

Couleur

Les réponses spectrales des cônes L, M et S étant légèrement différentes, les signaux issus de ces photorécepteurs dépendent de la couleur du stimulus. C’est ce phénomène qui explique la vision colorée. La couleur désigne l’impression subjective qui est associée. On parle de stimulus tri-chromatique pour désigner le fait que le signal transmis au cortex visuel a trois composantes, issues des trois types de cônes, S, L, M.

La couleur est décrite, dans le système colorimétrique de la CIE, par trois composantes notées (X,Y,Z). On peut avoir le même triplet (X,Y,Z) pour deux stimuli physiquement différents, puisqu’on passe, par une projection, d’un espace de dimension infinie (le spectre lumineux) à un espace de dimension 3. Les stimuli de composition spectrale différente qui sont visuellement équivalents (mêmes coordonnées X,Y,Z) sont appelés métamères.

La chromaticité, notée (x,y) est une mesure de la couleur indépendamment de l’intensité lumineuse ; elle se calcule simplement à partir du triplet (X,Y,Z). C’est par exemple à partir du diagramme de chromaticité que l’ont décrit les domaines de couleur réglementaires des feux tricolores. Les points situés sur le bord du diagramme (Fig. 26) correspondent à des rayonnements monochromatiques (c’est-à-dire dont la distribution spectrale ne contient qu’une seule longueur d’onde). Les coordonnées (x,y) étant des rapports, sont sans dimensions.

Autres unités photométriques

L’intensité lumineuse (exprimée en candela) est le flux émis par unité d’angle solide dans une direction donnée ; on l’utilise en général pour décrire une source lumineuse ponctuelle. 

L’éclairement rétinien, exprimé en Trolands, est l’éclairement reçu par la rétine. Il est égal à la luminance de l’objet regardé multipliée par  la surface d’ouverture de la pupille (en mm2).

D’autres unités photométriques sont couramment utilisées : l’éclairement (exprimé en lux, et mesuré par un luxmètre) représente le flux lumineux arrivant sur une surface, par unité de surface. C’est donc la lumière reçue, par opposition à la lumière réfléchie, et notamment celle qui est réfléchie vers l’observateur (la luminance). L’éclairement est utilisé pour décrire des systèmes d’éclairage (automobile ou éclairage public) car sa valeur ne dépend ni de la position de l’observateur, ni de la nature de l’objet éclairé.

Applications Routières

Le solide photométrique décrit la manière dont une source ponctuelle émet de la lumière dans les différentes directions. La fonction de réflectance bi-directionnelle (BRDF d’après l’acronyme anglais) décrit la manière dont une surface renvoie la lumière, en fonction de la direction d’éclairage et de la direction d’observation. La donnée complète de la BRDF d’une surface (par exemple, une surface routière) permet de calculer la propagation de la lumière, qu’elle soit issue de l’éclairage public ou automobile ; elle permet de calculer aussi bien ce que voit l’automobiliste que le flux émis vers le ciel qui contribue au halo lumineux.

Dans le domaine routier, on utilise également le coefficient de rétro-réflexion, qui décrit la proportion de lumière ré-émise dans des directions proches de la direction d’émission (en cd.m-2.lux-1). Cette grandeur permet de quantifier la qualité de service du marquage routier la nuit, lorsqu’il est éclairé par les feux de véhicule, ainsi que celle des films rétro-réfléchissants qui sont appliqués sur les panneaux.