Psychologie
Psychologie expérimentale
En psychologie, une expérimentation est définie par une
situation comportant une variable indépendante (par exemple, le
contraste entre un stimulus et le fond sur lequel il est présenté), toutes les
autres variables étant maintenues constantes (autant qu’il est possible). Un
certain nombre de « sujets d’expérience » (on ne parle plus de
« cobayes ») réalisent l’expérimentation, c’est-à-dire prennent
connaissance de la consigne, sont soumis à un ensemble de stimuli,
et réagissent aux stimuli selon la consigne (cette réaction peut être motrice,
comme le fait d’appuyer sur un bouton, ou verbale). Dans le cas des
expérimentations psychovisuelles, les sujets sont volontiers appelés des observateurs.
La variable mesurée, qui résulte du comportement de
l’observateur, est la variable dépendante. L’analyse de données, sur la
base des réponses de l’ensemble des observateurs, permet de modéliser le lien
entre les variables indépendante et dépendante. Les statistiques
descriptives permettent de décrire les résultats de l’expérimentation, et
les statistiques inférentielles permettent de dire dans quelle mesure
ces résultats sont représentatif d’une population dont les observateurs ne
forment qu’un échantillon.
On recense deux types de protocoles expérimentaux.
Le premier vise à établir des lois
psychophysiques (loi de Piéron, V(l),
loi de Weber, etc.). On fait varier une variable indépendante, et on observe la
variation concomitante de la variable dépendante, avec un échantillon supposé
représentatif de la population humaine en général. Le second paradigme consiste
à comparer deux situations. Dans certains cas, on compare les performances des
observateurs face à deux stimuli différents (par exemple, détection d’un disque
vs. détection d’un carré) ; dans d’autres cas, on compare deux
populations différentes (par exemple, performance des adultes vs.
performance des enfants) pour un même stimulus.
Sciences cognitives
La vigilance est une attitude générale de
préparation consciente, qui améliore les performances de perception, ainsi que
la vitesse et la qualité des réactions. La vigilance n’est pas limitée à
l’attente d’une catégorie de stimuli en particulier, c’est une préparation
générale permettant de réagir à tout événement.
La mesure de la vigilance pose des problèmes
complexes ; les méthodes de mesure les plus courantes sont
électrophysiologiques (par exemple l’électroencéphalogramme, EEG). on
mesure ainsi un niveau de vigilance, et en particulier l’hypovigilance,
facteur important d’insécurité routière.
Le terme d’attention recouvre plusieurs concepts. L’attention
focalisée désigne le fait que les capacités cognitives sont focalisées sur
un objet ou un événement, présent ou absent (le conducteur à l’arrêt est
attentif au feu tricolore, et attend qu’il passe au vert). Cette situation implique
un « filtrage » cognitif : être attentif à X (le focus de
l’attention) implique d’être inattentif aux stimuli qui ne sont pas pertinents
pour X (le même conducteur qui attend que le feu passe au vert fera moins
attention au cycliste qui vient de se faufiler à sa hauteur). Un autre aspect
de l’attention focalisée est le fait que le sujet évoque une représentation
consciente de X (par exemple, un chat en arrêt devant un trou de souris
pense à la souris).
La distinction entre saillance attentionnelle et saillance
de recherche fait ressortir le fait que la recherche visuelle d’un stimulus
implique une attention focalisée sur ce stimulus. Le vocabulaire est
trompeur : la saillance attentionnelle (ou pré-attentive) n’est pas un
processus conscient, et notamment n’implique pas d’attention focalisée. Elle
traduit un autre aspect de l’attention, la sélection des objets saillants.
Dans le vocabulaire courant, être attentif et être vigilant
sont à peu près synonymes. Mais « être attentif », ce n’est pas
toujours la même chose que « faire attention » : la première
expression peut se référer à un niveau de vigilance, la seconde se réfère
souvent, au moins implicitement, à un stimulus ou à une action
particulière (« fais attention où tu mets les pieds ») donc à une
focalisation de l’attention.
Psychologie ergonomique
La tâche de conduite est une activité complexe, qui est
caractérisée par un objectif principal (le déplacement), que l’on peut
décomposer en sous-objectifs (le contrôle du véhicule, la planification de
l’itinéraire, son contrôle pendant le déplacement, l’évitement des collisions,
etc.) et qui est soumis à un ensemble de contraintes (maximiser le confort,
minimiser le temps de déplacement, répondre aux sollicitations des passagers de
manière satisfaisante, etc.).
Des caractéristiques propres au conducteur conditionnent le
comportement de conduite : la vigilance, l’attention, l’expérience
de la conduite, etc. L’anticipation est un facteur clé ; elle est
liée, du point de vue du conducteur, à la cohérence entre ses attentes et ce
qu’il perçoit ; du point de vue de l’environnement, à la lisibilité
de la route.
La prise d’information visuelle est un élément essentiel
de l’activité de conduite, et elle est utile à la quasi totalité de ses
aspects. On appelle tâche visuelle l’activité perceptive volontaire, qui
inclus les contrôles visuels, la boucle perception-action de guidage du
véhicule, et plus globalement la stratégie visuelle de prise
d’information dans l’environnement de conduite.