Signalisation
Qualité de service
La doctrine technique est fondée d’une part sur la séquence
de traitement de l’information qui est active lors de la lecture d’un panneau
(voir, identifier, comprendre), d’autre part sur la crédibilité de la signalisation.
Cette dernière n’est pas seulement liée à la situation locale (adéquation entre
l’information délivrée et la situation rencontrée par l’usager) mais également
à une stratégie à l’échelle du réseau routier (cohérence, pertinence,
simplicité). Le vocabulaire utilisé dans le domaine de la signalisation retient
donc quatre critères de qualité de service : visibilité, lisibilité,
compréhension et crédibilité.
Le modèle de traitement de l’information utilisé pour la
lecture des panneaux (modèle de balayage visuel) définit plusieurs
étapes intermédiaires entre la détection de « quelque chose » et la
compréhension complète du message : reconnaissance d’une forme générale,
identification des couleurs, lecture des détails, compréhension du sens. Ce modèle
comporte des possibilités de sortie avant la fin du processus : lorsqu’un
objet est considéré comme non pertinent pour la tâche en cours sur la base de
l’information disponible à une étape du traitement, les étapes ultérieures sont
jugées inutiles et ne sont pas réalisées. Un autre modèle est utilisé pour
tenir compte de la saillance visuelle des objets de l’environnement : on
distingue la saillance de recherche (facilité à trouver un objet
recherché dans une scène) de la saillance attentionnelle (capacité des
objets à « sauter aux yeux »).
Ce modèle de perception de la signalisation est lui-même
inclus dans un modèle plus général portant sur le cycle
perception/décision/action. La lisibilité de la signalisation est requise en
référence à une situation de conduite : l’automobiliste doit pouvoir lire
la signalisation à temps pour pouvoir en tenir compte (réagir) dans des
conditions de sécurité satisfaisantes. Un panneau est notamment caractérisé par
son temps de lecture, les besoins de l’usager étant décrits par le temps
de pré-visualisation nécessaire pour effectuer la manœuvre.
Ces modèles sont définis et évalués sur la base
d’expérimentations dont l’essentiel est synthétisé dans les rapports de la
Division 4 de la Commission Internationale de l’Eclairage.
Equipements de signalisation
On distingue la signalisation horizontale (marquage
routier) et verticale (panneaux et feux de signalisation).
La réglementation porte d’une part sur l’usage de la
voirie, en précisant le sens réglementaire de différents types de marquages au
sol (ligne continue, différents types de lignes discontinues, bande d’arrêt
d’urgence, marquage temporaire, etc.), d’autre part sur le dimensionnement du
marquage (largeur, longueur, écartement, domaine de couleur, etc.). Concernant
le dimensionnement, les objectifs
principaux sont la visibilité du marquage (les contraintes portent
principalement sur les performances techniques des produits) et sa lisibilité
(les contraintes portent principalement sur la facilité de distinction des
différentes classes de marquage entre elles, donc sur leur faible nombre et sur
la facilité de discrimination).
Les recommandations permettant de dimensionner la route du
point de vue de la réglementation se situent en amont, dans la littérature de
conception et d’aménagement routier (par exemple, la mise en place d’une zone
de dépassement sur une route à trois voies passe concrètement par une
définition de l’usage des différentes voies le long de l’itinéraire).
Les équipements de signalisation sont dimensionnés pour
être vus de jour comme de nuit. De jour, le critère de visibilité principal est
le contraste en luminance (essentiellement entre le marquage au sol et la
chaussée). De nuit, sous éclairage automobile, l’indicateur de référence est le
coefficient de luminance rétro-réfléchie, pour les panneaux comme pour
le marquage.
Les panneaux sont recouverts d’un film rétro-réfléchissant
qui permet de conserver de nuit une bonne visibilité. La technologie la plus
utilisée est celle des micro-billes, qui renvoient l’essentiel du flux lumineux
reçu dans la direction d’émission (en l’occurrence, en direction du véhicule
qui l’éclaire).
Les panneaux répondent à plusieurs fonctions :
informer l’usager de la réglementation en vigueur (panneaux
d’interdiction, d’obligation, entrée d’agglomération), ou d’un risque
particulier (panneaux de danger), l’aider dans sa tâche de guidage
(panneaux directionnels), etc.
L’information est délivrée à l’usager par les panneaux
(fixes ou à messages variables, les PMV) soit sous forme de texte, soit
sous forme de pictogrammes (images symboliques, par exemple un piéton
qui traverse). La taille et la forme des caractères est normalisée en cohérence
avec l’implantation du panneau, de manière à ce que celui-ci puisse être lu à
temps pour pouvoir traiter l’information délivrée dans des conditions
satisfaisantes. Les caractères d’un texte, comme les pictogrammes, sont
caractérisés par un index de lisibilité (LI, pour Legibility
Index) qui décrit leur facilité de lecture dans des conditions
standardisées.
La signalisation routière comprend, outre les panneaux et
le marquage au sol, des feux de signalisation, des balises, des plots, etc. qui
contribuent également à la sécurité et au confort des déplacements.